Le MERS-CoV menace-t-il le continent africain?

Le Middle East respiratory syndrome (MERS) est une maladie mortelle, due à un coronavirus (MERS-CoV). Il a été identifié pour la première fois chez l’Homme en 2012 en Arabie Saoudite. La principale espèce-réservoir du MERS-CoV est le dromadaire, animal largement présent dans de nombreux pays d’Afrique. Eve Miguel, Francois Roger et Véronique Chevalier, chercheurs de l'unité ont participé à une étude publiée dans PNAS qui donne des premiers éléments de réponse pour expliquer les transmissions inter-espèces observées fréquemment dans la péninsule arabique et nulle part ailleurs où les dromadaires évoluent.

Le MERS, maladie prioritaire selon l'OMS

Le Middle East respiratory syndrome (MERS) est une maladie mortelle, due à un coronavirus (MERS-CoV). Il a été identifié pour la première fois chez l’homme en 2012 en Arabie Saoudite. Avec un taux de létalité  chez l'homme de 35 %  environ,  sans traitement, ni vaccin disponibles, cette maladie virale fait aujourd’hui partie des 10 maladies émergentes prioritaires en termes de recherche et de diagnostic, selon l’Organisation Mondiale de la Santé. La principale espèce-réservoir du MERS-CoV est le dromadaire, animal largement présent dans de nombreux pays d’Afrique.

Transmissions inter-espèces : Des différences génétiques et phénotypiques comme premiers éléments de réponse

Eve Miguel, François Roger et Véronique Chevalier, chercheurs de l'unité ont participé à l'étude publiée dans la revue PNAS ("MERS coronaviruses from camels in Africa exhibit region-dependent genetic diversity", K.W. Chu Daniel et al., 2018), menée par l’Université de Hong-Kong, des institutions africaines et dans le cadre d’une importante collaboration internationale. Des différences génétiques et phénotypiques entre les coronavirus pourraient expliquer l'épidémie du syndrome respiratoire du Moyen-Orient qui a éclaté chez l’Homme dans la péninsule Arabique en 2012, sans jamais se déclarer au Maroc, au Nigeria, en Éthiopie et au Burkina Faso où le virus circule pourtant intensément chez les dromadaires.

Ces recherches s’inscrivent dans le concept d’«une seule santé» (One Health) qui prône que la santé des populations animales et humaines doit être étudiée de manière conjointe dans leurs contextes écologiques et socio-économiques.

Publiée : 15/03/2018