Covid-19 : une équipe du Cirad a créé un test de dépistage très rapide

C’est un test fiable et bien plus rapide que les tests PCR classiques pour dépister la Covid-19 que vient de mettre au point une équipe de scientifiques du Cirad, basée à la Réunion. Homologué par le ministère de la Santé, ce nouveau test dénommé RunCov devrait être déployé d’abord à la Réunion, d'ici quelques jours.

Bonne nouvelle

Une équipe de scientifiques à la Réunion vient de mettre au point un nouveau test de dépistage de la Covid-19 : le RunCov. Réalisé par écouvillon dans le nez, le test appelé RT-Lamp produit un résultat allant de 3 à 28 minutes selon la charge virale. Et ce n’est pas tout. Deux morceaux du génome – les zones S et N – sont amplifiés, et non pas un seul, ce qui permet de confirmer les résultats, en les doublant. Des atouts d’autant plus précieux, qu'arrivent les variants Sars-CoV-2. Quand on sait que les voyageurs doivent aujourd’hui effectuer un test RT-PCR, 72 heures avant de prendre l’avion... Grâce à RunCov, ils seront dépistés en 30 minutes.

Quant à sa fiabilité, Eric Jeuffrault, directeur régional Réunion - Mayotte, est formel : « RunCov se suffit à lui-même : il présente une sensibilité d’environ 90 %, même avec de faibles charges virales, ce qui réduit considérablement la probabilité de patients faux négatifs. »

A l’initiative de ce test, Isabelle Robène, spécialiste en mise au point de méthodes de diagnostic de maladies des plantes au Cirad à la Réunion, Emmanuel Jouen, ingénieur responsable de la plateforme technologique du Pôle de Protection des Plantes, Catherine Cetre-Sossah, virologiste à l'UMR Astre et toute une équipe localisée à Saint-Pierre de la Réunion. 

Le travail sur ce test a démarré en avril dernier. Une task-force a été alors créée entre le Cirad, l’université de La Réunion, le Cyroi (Cyclotron Réunion océan Indien) et le CHU pour travailler ensemble dans la lutte contre le coronavirus.

Le ministère de la Santé

Vient d’inscrire RunCov dans la liste des tests disponibles. Il devrait être testé dans les prochains jours au CHU du Sud, il est aussi à l’étude pour une mise en service dans les aéroports régionaux pour sécuriser les vols aériens notamment entre la Réunion et Mayotte. En cas de succès, un développement plus large pourrait être envisagé ensuite entre l’île et l’Hexagone, voire intéresser les vols d’affaires, le rapatriement sanitaire, etc. Le Cirad étudie comment protéger cette invention et sa valorisation possible avec des industriels et des laboratoires. « On est assez fiers de cette contribution opérationnelle de la recherche en partenariat réunionnaise à la lutte contre l’épidémie », conclut Éric Jeuffrault.

(Article du Cirad Communication du 08/02/2021)

Publiée : 08/02/2021